vendredi 18 mai 2012

Jack White - Blunderbuss

    Leader affirmé, Jack White revient à l’assaut, mais cette fois c’est en solitaire que ça se passe.

    Enfant de Detroit, Jack White est une figure incontournable du revival rock des années 2000. Ex-membre du cultissime duo rock les White Stripes, celui-ci a su montrer tout son talent autant à travers la simplicité déchainée des Stripes, qu’à travers ses autres groupes en parallèle. Débordant d’idées il a en effet créé les Raconteurs en 2005, un groupe rock alternatif, ainsi qu’un super-group, celui des Dead Weather où Jack White troque sa guitare pour se mettre derrière les tonneaux.

    A ses qualités artistiques en tant que monument musical, instrumentiste accompli, guitariste fou furieux, chanteur caractériel et acteur a ses heures perdues (notament une brève apparission dans "Coffee and cigarettes" de Jim Jarmusch, sous ses traits d'inventeur déjanté). Il cumule des qualités d’entrepreneur, de producteur, patron de label et on en passe. Une polyvalence artistique qui fait de lui un génie reconnu. C’est pour dire que Monsieur White a fait ses preuves.


    C’est à Nashville dans le Tennessee qu’il a choisi de résider afin de mettre en œuvre ses délires les plus fous. Créant ainsi sa propre maison de disque the Third Man Record qui est à la fois un magasin de disque, un studio d’enregistrement, une salle de concert et un label. On ne l’arrêtera jamais !

    Jack White c’est un peu un magicien, en mélomane affirmé il manie la guitare comme il le veut et la pousse à son maximum, il recherche l’extrême, la dernière limite. Un héritage citadin fait de ruines et de blues qui transparait dans sa voix en lui donnant ce coté comme usée, aigre et claire.
    C’est sans manquer le rapport alchimique que celui-ci recherche avec ses collaborations. Il nourrit un désir poussé envers la gente féminine, y retrouvant des dynamiques artistiques uniques, un doute et une fragilité qui leurs son propre, tirant des paroles de ces chansons un goût prononcer pour les femmes calmes et dociles. Une vision quelque peu dépassée et un culte voué au blues qu’on ne lui reproche pas, au contraire. Déniant être rétro, celui-ci tient juste à souligner que les meilleurs choses viennent des plus simples. Jack White aime pouvoir dominer, contrôler la musique et l’amener là où il le veut.


     Mais Jack c’est surtout le White des Stripes, qui nous avait emballé avec cette promiscuité entre son jeu complexe et provoquant, adouci par la simplicité de la batterie de Meg. Un schéma musical presque enfantin qui permettait une parfaite symbiose, sans rien charger, laissant place a l’essentiel. 14 ans de débordement musical qui prendront malheureusement fin en Mars 2011. Occasion enfin d’un lancement en solo.

    Certains faits s’imposent, on peut douter de la réussite de ce premier album solo, une bouffé d’égo et des comparaisons inévitables avec ses anciennes formations qui pourraient lui nuire… L’album qui apparait survolté à première écoute va devoir nous convaincre, après tout ce qu’on attend, ce sont des Hit comme il nous y a si bien habitué. Faisant la couverture du Rock & Folk de Mai, à présent Jack est maître de son propre jeu.



    On a pu découvrir l’album Blunderbuss avec la sorti du single Love Interruption, morceau en duo avec une voix féminine qui l’accompagne, se passant d’ailleurs parfaitement de toute batterie ou session rythmique, tournant la page polémique attirer par le jeu dit trop faible de la batteuse des White Stripes.
   

    Des intro quelques peu incongrues, comme dans Missing Pieces aux airs de jeu vidéo des 90’s, qui chavire par la suite dynamiquement d’une manière Jack-Whitesque, on acclame l’utilisation du synthé au son d’orgue. Un album qui transpire bien évidemment le blues, dans I’m Shakin’, une reprise assez inattendue de Little Willie John (chanteur rythm’n’blues), qui porte bien son nom, dans un modèle rock’n’roll typique mêlé au gospel. Et dans Trash Tongue Talker qui dégage une fureur black dans la voix, accentuée par la pièce marquante de l’album, le piano.
    Dans Sixteen Satelite, on retrouve ce fameux son de guitare qui crache, rouillée, c’est la rage de la guitare des White Stripes (Black Maths, Girl You Havre No Faith In Medecine, Hypnotize, Icky Tump…), de Jack White donc… Un vacarme plutôt désagréable dans Freedom at 21 mais qui se transforme du tout au tout avec l’arriver d’un flow vocale, presque dans un modèle de Rap. Un fond de Rap que l’on retrouve dans Hip (Eponymous) Poor Boy avec une intro aux allures de chant de noël.
    On retrouve les fantômes de Jack White dans Blunderbuss, la chanson éponyme de l’album, plutôt calme, qui rappelle bien évidemment You’ve Got Her In Your Pocket et I Want To Be The Boy des Stripes.


    Deux chansons nous réservent un univers tout à fait théâtral. D’un coté Weep Themselves To Sleep, qui laisse place à un piano d’une sonorité plutôt froide, une voix transmutée, mélancolique, sombre, un peu abandonnée. Jack White et sa peau blafarde semblent nous inviter dans un univers Tim Burton. D’un autre coté I Guess I Should Go To Sleep, avec son ambiance saloon, qui se finie en douceur d’une manière typiquement blues.
Avec Take Me With You When You Go on se retrouve en plein dans les années 50 sur la route de Jack Kerouac, dans les vaguons de trains de marchandise, qui se déjante totalement à la fin.


    C’est un avis mitigé qui ressort. Un album de 13 titres qui tire un peu en longueur et qui manque de changement par rapport à ses anciennes formations, il n'a pas réussit à s'auto-innover. Bien que nous soyons contents de retrouver Jack, il y a comme un vide, un manque, une nostalgie. Car Jack au-delà d’être un musicien assis, était surtout la moitié d’un duo d’exception. On ne sait pas vraiment comment le ressentir, on sait que ça va être bon car c’est du Jack White, et ça l’est, évidemment. Ce qui d’une certaine manière nous déçoit car rien ne nous surprend véritablement. C’est probablement le fardeau d’être bon.

vendredi 27 avril 2012

Wu Lyf

    Groupe phénomène de Manchester, Wu Lyf (World Unite/Lucifer Youth Foundation) vient de sortir son tout premier album Go Tell Fire To The Mountains. Pour l’enregistrement de ce dernier, le groupe a entrepris une démarche quelque peu singulière, à l’image des québécois d’Arcade Fire, ces derniers l’ont enregistré dans une église, en y amenant des conditions de live. Une volonté d’authenticité agrémentée d’une légère dimension spirituelle, Wu Lyf veut innover.

   Le groupe rappelle la tendance DIY (Do It Yourself) du mouvement punk. Refusant les offres alléchantes des labels ils ont décidé de s’autoproduire en créant le leur portant ainsi le nom de LYF. 
    Mais la Lucifer Youth Foundation est bien plus qu’un simple label musical, c’est une sorte de concept quelque peu sectaire qui vise à l’indépendance et la liberté de la jeunesse dans son épanouissement artistique. L’évocation de Lucifer ici ne fait en aucun cas appelle à des forces démoniaques, ou autres organisations maléfiques mais apparait comme composant à un tout, une nécessité, comme le bien et le mal qui se complète pour exister, tout en s’opposant. Youth est ici sous forme de naïveté, représentation de l’innocence d’une jeunesse.

    Avec leurs vingtaines d’années, ils disent n’être rien, juste quatre enfants muets (« Wu Lyf is nothing, four dumb kids » disent-ils sur leur site…). A leurs débuts, le quatuor ne souhaitait pas dévoiler leurs véritables identités, laissant planer une vision comme ectoplasmique du groupe. Leurs comportement de dénigrement envers les journalistes (en les considérant comme inutiles, parasites, paresseux et sans pertinence) ne les a pas empêché de se faire reconnaitre, d’une certaine façon, pour la part de mystère qu’ils laissent volontairement flotter. On y voit alors une image de vérité, comme pour tout garder, ne rien perdre et ne rien laisser à la portée de n’importe qui. Pour ne pas dénaturer ou usurper ce qu’ils font, comme un refus de superficialité. Ces derniers souhaitent alors se libérer de l’image de façade. Une réputation qui les précède, faisant d'eux le groupe du moment (2011).



    Comme un commandement prophétique l’album Go Tell Fire To The Montains nous fait avancer dans l’inconnu. Un son de désordre bousculant accompagne des paroles incompréhensibles sur une voie enraillée, des cordes vocales qui se déchirent, et amène un coté bestial au travers de cris primaux, plein de révolte. Une atmosphère qui baigne dans l’amertume et le renouveau. Les chansons prennent un caractère énigmatique par ce décryptage de parole qui semble venu d’une langue d’un autre monde, comme chamanique, pour nous apporter la lumière.

    Des paroles qui nous emmènent dans un tourbillon de dénonciation, source d’interprétations, de la protest song d’un nouveau genre. On peut analyser par exemple LYF qui rappelle une enfance innocente qui se doit d’être chérie (« if we live this way it will all fall down » disent les paroles). On perçoit également des airs de supplice dans Cave Song et d’apitoiement dans Such a Sad Puppy Dog. Le dénigrement d’une époque régit par la vitesse et le désespoir du temps est souligné avec Summas Bliss ou encore la superficialité dans We Bros et l’égoïsme humain dans Spitting Blood. C’est comme un appel dans Dirt qui avec un clip aux effets subliminaux (World Unite Love You Forever= WU LYF) nous montre un désir de révolte, de destruction d’une société corrompue, de parents aveuglés et d’enfants perdus. Pour terminer le manifeste, Concrete Gold illustre notre génération, dépassée par la société, à l’image des indignés de NYC en octobre dernier.




    C'est le 8 avril dernier que le groupe donna un concert au Bataclan (une salle plutôt petite).
    Dès l’arrivé du groupe sur scène c’est parti, une intro flotte, puis plonge pour éclater, nous projeter directement dans les airs et nous enfoncer comme au plus profond de la terre, au plus profond de nous même. Une puissance musicale transcendante, enivrante qui s’engouffre en nous, vibre et ressort à travers toute la salle.
    Le groupe, est principalement mené par le chanteur Ellery (James) Roberts et le batteur Joseph (Louis Harland) Manning, aux styles affirmés et magnétiques. Ellery Roberts dégage une force intérieur inouïe, une voie sortie du fond de ses entrailles, pleine de fureur. Une force qui nous fait bouger aux sons des explosions instrumentales.

    Wu Lyf est un met rare, qui se déguste et que l’on savoure le plus longtemps possible, il ne faut pas en lâcher une miette. Cette plénitude, cette transcendance, parfaite, intacte, magique, se révèle presque torturé. On entre dans l’infinie, une bière à la main comme si plus rien n’était éphémère. Le public est là, convaincu, réuni pour vivre l’instant Wu Lyf. Comme une cérémonie rituelle, d’engagement. Des spectateurs hurlants, car peut importe qu’on ne puisse pas chanter les véritables paroles, et en dehors de toutes autres choses on cri, on danse, on saute, on admire, ensemble, telle une meute de loup appelant leurs leaders.

mardi 3 avril 2012

Bob Dylan à Paris

    C’est entre dilemme Lana Del Rennien et supposée tourné des Rolling Stones que s’est installée avec majesté, semblable à un éloge posthume (à la grande frayeur de nombreuses personnes), une exposition sur Bob Dylan. Depuis début Mars s’est ouvert à la cité de la musique, une exposition retraçant la période de 1961 à 1966 du chanteur folk. Celle si se tiendra jusqu’au 15 juillet.

    Bob Dylan est une figure marquante de la folk music et de la protest song. Star aux multiples visages (comme le montre le film de Don Alan Pennebaker en 1965 I’m Not There) qui derrière une stature frêle porte en total paradoxe des chansons aux messages forts. Il fut l’un des premiers à dénoncer tel un conteur, les inégalités, les injustices et la ségrégation de son époque. Des chansons empreintes de connotations sociales, où il allie textes protestataires et poésie dans une parfaite intelligence des mots. Une voie nasillarde reconnaissable parmi des milliers (qui laisse les avis mitigés), une guitare et un harmonica qui lui font corps. Une force des mots qui le mènera à être craint dans certains pays comme en Chine où il sera interdit de concert.

     Entré dans la salle se dresse au loin, au bout d’un long couloir, l’image représentative de l’exposition sur un écran rétro-éclairé, Dylan, debout, les bras croisés, nous accueillant, tel l’hôte de l’exposition. Une incitation à s’approcher de plus prés, et nous glisser délicatement le long d’une série de photo du jeune photographe Daniel Kramer, qui le suivi de 1965 à 1966. Une quarantaine de clichés constituent ainsi le tronc de l’exposition. Kramer attrape l’essence de quelques petits moments volés de la vie de Dylan, ces journées dans sa maison de Woodstock, sa tourné à Londres, son passage à l’électrique en 1965 (qui le mènera a être décrié comme traitre et perverti, décrit comme vendu à la majorité commercial). Jusqu’en 1966, année qui marquera son progressif retrait de la scène (principalement dû a son accident de moto, il ne remontra qu’en 1968 en hommage a Woody Gurthry, son model récemment décédé).

    Certaines photos ont capté des duos d’exception, comme Dylan aux côtés de Joan Baez ou de Johnny Cash. D’autres photographies sont quelques peu surprenantes, on peut l’apercevoir sur une balançoire dans sa maison de Woodstock, ou face a une partie d’échecs, d’autres encore sont plus extravagantes comme ce dernier repassant à l’aide d’un fer à repasser les cheveux de Joan Baez. Une légèreté et pureté qui nous laisse sur un ton poétiques et rêveur.


    Se dégage de cette axe centrale, quelques pièces isolées sur le côté. On nous guide à l’aide de textes muraux et des explications auditives, vers des périodes marquantes de la vie de Robert Zimmerman (de son vrai nom), de son enfance à son apogée. On passe à travers l’homme, Robert Zimmerman, ses influences musicales, sa ville de prédilection New York, sa musique folk revival, ses protest song, sa continuation folk rock, son monumental hit Like A Rolling Stone, et la fameuse année 1966. Retraçant ainsi une séquence d’années prolifiques, puisque celle-ci marque la sorti de ses plus grands succès (1962: Bob Dylan, 1963: The Freewheelin' Bob Dylan, 1964 : The Times They Are a-Changin', 1964: Another Side of Bob Dylan, 1965: Bringing It All Back Home, 1965: Highway 61 Revisited, 1966: Blonde on Blonde).

    Une exposition qui nous permet de nous balader sous fond de Ain’t It Me Babe, et Subterranean Homesick Blues, entre guitare de Buddy Holly et polo d’Elvis Presley. Regorgeant de petits bijoux tels certains des effets personnels de Bob Dylan, bribes de textes de chansons. Ainsi que celles d’autres auteurs qui ont entourés cette période comme le King, une de ces premières inspirations (comme de nombreux artistes de la même époque). Ces débuts à New-York sur les traces de Woody Gurthry et ses enchainements de petits concerts (qu’il retrace dans son ouvrage « Chroniques »). On replonge dans des concerts mythiques projetés sur les murs. On y découvre également un peu en exergue une partie réservée à son passage en France. Qui nous fait décidément retomber dans une époque où tout paraissait nouveau.

lundi 12 mars 2012

Kitty Daisy and Lewis

    Retour vers le futur. Une série d’artiste tout droit sorti des années 50 comme Imelda May, Hanni El Kathib, Caro Emrad ou encore Aloe Black mais surtout les Kitty Daisy and Lewis font leurs apparition.
    Si nous sommes aujourd’hui bien au 21° siècle et que le piano jazz a laissé sa place aux platines de DJ, on peut accueillir avec réjouissance les Kitty Daisy and Lewis qui on fait de la phrase de Goethe « Ce que mes ancêtres m’ont transmis, il me faut l’acquérir pour le posséder » un petit bout de nostalgie.

    Comme bloqué en 1950, le rockabilly des Kitty Daisy and Lewis nous fais retomber dans un univers complètement vintage. Le groupe est un quintette Londonien affichant un cercle familiale bien constitué : la mère est à la basse et contre basse, le père à la guitare et les enfants (un frère et deux sœurs) quant à eux s’occupent de tout ce qui leurs tombe sous la main. Que ce soit guitare, batterie, harmonica, chant, piano, accordéon, xylophone ou encore banjo, le trio de frère sœurs nous fait le spectacle d’une véritable leçon de polyvalence. 



     On tombe sous le charme du boogie de la voix enraillée et parfois aboyantes des deux sœurs toutes deux fardée d’eyeliner à la Amy Winehouse et vêtues de robes old-school où l’harmonica se balade ici et là d'un ton arrogant. Le frère quant à lui s’occupe de l’esprit saloon de la formation avec une voix bluesy et un piano aux essences poussiéreuses dans un costume nœud papillon à la Bo Diddley.
    C’est un retour aux sources du rock à coup de Rythm’n’blues et nous rappelle quelques classiques comme la reprises de Goin’ up the country des Canned Heat qui réapparait restaurée à nos oreilles. On retrouve alors un répertoire blues, une énergie country, et des mouvances rockabilly, agrémentées parfois même d’une petite touche hawaïenne, un style vintage total.

    La formation familiale a donnée samedi 11 février une prestation relativement dynamiques au 106 à Rouen - une nouvelle scène musicale installée dans un hangar désaffecté, agencé d’un studio radio, d’une grande salle et d’un club avec une petite salle. Les nostalgiques en étaient à leurs compte. Arborant fièrement leur coiffure en banane, et leurs blousons en cuir, le publique vient ici pour retomber dans un univers de déhanchement groovy dans un rythme insatiable qui aujourd’hui a du mal à faire ça place face à l’adversité électronique. Car c’est avec des instruments des plus classiques que les Kitty Daisy and Lewis animeront un show des plus authentiques

lundi 28 novembre 2011

Foals - Total Life Forever

    Foals, encore des britanniques… Originaires d’Oxford ils sortent leur premier album Anthidote en 2008, dans un style retro dance qui les fait connaitre au grand public. En 2010 ils sortent leur deuxième album arborant une pochette Nevermindienne, Total life Forever est un chef d’œuvre expérimental. Un rock céleste, qui nous fait planer entre ciel et mer.

    L’album commence avec Blue blood, chanson qui donne le ton, entre alternance dance électro et silence en apesanteur, elle signe la caractéristique des chansons de la formation : la bipolarité. Une schizophrénie que l’on remarque également dans Total Life Forever qui varie entre moments profonds et segments pop dance ainsi qu’avec Alabester, qui commence en toute légèreté et prend un coté plus brut avec l’arrivé des tambours.
    Comme spatial dans Afterglow, le coté surnaturel de l’album est envoutant. Plus particulièrement dans Black Gold et 2 Trees, toutes deux hypnotiques dans la réverbération des sons océaniques presque extraterrestres. This Orient quant à elle avec des sonorités fantaisistes et une batterie qui vient d’un coup nous propulser dans une balade enchantée, produit un effet de confusion fantastique. Leur premier album, Anthidote, était lui beaucoup plus énergique et dance. On en retrouve d’ailleurs les traces dans Miami, qui tend vers un coté beaucoup plus pop.


    Mais surtout : Spanish Sahara, la chanson qui m’a fait tomber amoureuse du groupe. Un idéal, un rêve, une perfection, un envoutement. Je ne manque pas d’adjectif pour qualifier la beauté de cette chanson. Au début, un calme minimaliste comme immaculé… une voix qui apparait reposante… un battement de cœur sur un bruit de vagues qui flotte au loin... des paroles douces, profondes, surréalistes. Comme basée sur des inspirations et expirations les 6 minutes 50 qui composent la chanson vont alterner entre rythmes qui s’accélèrent et s’amplifient pour nous transporter au milieu de véritables nuits de collision galactique,et moments de calmes planants. Des paroles sublimes répétées par le chanteur qui pareil à un esprit malin nous envahit et monte en crescendo jusqu'à les crier, pour exploser dans un véritable bouquet final. Arrivant vers la fin, la chanson redescend doucement pour ne plus que laisser l'écho des quelques cordes de guitare et nous abandonner dans un désert glacé…. Sublime.

    Pour être honnête j’aurai pu faire un article pour chacune des chansons de cet album. Chacune d’elles a sa caractéristique, son image, sa couleur, son histoire et chacune d’elles nous transporte. La voix du chanteur, Yannis Phillipakis, le socle du groupe, se pose comme un oracle sur des intros minimalistes pour prendre de la profondeur dans sa progression. Total Life Forever est un album cosmique, il nous emmène en total lévitation dans le vide intégral.

mercredi 16 novembre 2011

Arctic Monkeys - Suck It And See

    Comme vous les connaissez probablement, Arctic monkeys est sans doute le groupe révélation de la la scène britannique de cette dernière décennie. Ils ont électrifié les ondes dés leurs débuts, tout d’abord par leur énergie garage, mais aussi pour être l’un des premiers groupes à s’être fait connaître par internet. Formé en 2002, originaire de Sheffield, ils ont le son Nord Britannique dans le sang. C’est leurs 4eme album qu'ils sortent en cette année 2011, successeur de Humbug sorti en 2009, qui par leur chanson Cornerstone nous avait surpris par le changement radicale d’ambiance de la formation qui semblait avoir gagné en maturité. 

    Alors voilà, l’album qui était censé s’appeler Thriller en référence à celui mondialement connu de Michael Jackson finira par s’appeler à la suite d’une nuit de réflexion Suck It And See dans des références assez énigmatiques. L’album était attendu avec curiosité. Est-ce-que la formation allait continuer sur sa tonalité sérieuse ? Ou est-ce qu’ils allaient, au contraire, revenir à la déconne de leur début ? Finalement, ils ont décidés de faire les deux. Avec leurs 12 chansons ils cumulent humour avec des titres et paroles amusantes, et sérieux avec l’air mystique qu’ils ont apporté. L’album a été enregistré dans les studios de Sound City en Californie ce qui n’a pas manqué de déteindre sur les morceaux, donnant un jeu de guitare vintage et océanique.



    L’album se caractérise par un côté énergique et électrique d’une part, avec des titres comme Brick by brick qui est quelque peu répétitive, mais donne un bon air au morceau, on y retrouve l’énergie des Arctic. Don’t Sit Down Cause I Moved Your Chair commence d’un air envoutant, Alex Turner y chante avec sérieux des paroles paradoxalement marantes, les guitares, comme dans Black Treacle, arborent un son lourd, crasseux, et grinçant dans une atmosphère chamanique, avec cette chanson on retourne dans leur débuts dans les petites salles à coup de « yeah yeah yeah ». On adhère à la bipolarité de Library Pictures, calme par moment, et déchainé à d’autre donnant un ton psychédélique, et distordant.

    Et un autre côté plus calme d’autre part, avec des ballades océaniques qui nous tirent vers un aspect plus psychédélique et qui, comme dans All My Own Stunst, peut nous envouter. The Hellcat Spangled Shalalala, She’s Thunderstorms aux ambiances calmes et presque indiennes rappelle indéniablement Cornerstone dans leur dernier album. Ou encore avec Reckless Serenade qui commence avec juste une basse, ce qui donne un aspect propre et claire à la chanson. D’autre se distingue un peu moins de l’album comme Piledriver Waltz, Love Is A Laserquest, ou encore la chanson éponyme de l’album Suck It And See ainsi que That’s Where You’re Wrong la dernière chanson de l’album.




    On constate donc que le chanteur Alex Turner a énormément joué sur cet effet de voix un peu distant, abstrait aux airs hallucinatoires. La partie calme de l’album réverbère une certaine platitude ennuyante de temps à autre, avec les mêmes schémas d’interruptions de chant, pour laisser entendre le manque d’âme des instruments et leur répétitivité. Ce qui nous fait penser par moment à une plage californienne déserte, mais sans le côté festif et surprenant qu’on leur connait d’habitude. Heureusement certaines chansons sortent du lot et nous envoutent totalement, avec une énergie pleine de discorde et finissent par nous convaincre de l’album !

mercredi 5 octobre 2011

The View

    Et oui, l'Angleterre nous envoie encore un groupe tout droit tombé du ciel, pour le plaisir de nos oreilles. The View est un groupe écossais bourré de charme qui nous balance du bon rock indépendant britannique comme on en raffole. Leur esprit simple de jeune qui passe du bon temps à s'amuser et à jouer de la musique ajouté à leur aspect conviviale et northbritannique qu'ils ont développé en jouant à leur début dans les pubs écossais font d'eux une de mes meilleures découvertes du moment



    Il faut se rattacher à la singularité de ce groupe, qui avec l'accent écossais nous roule tous les « r » à les transformer en « l ». Ils sont capables de nous faire des ballades comme Face For The Radio, tout comme des titres bien dynamiques comme Shock Horror, Same Jeans, Grace ou encore nous livrer des morceaux acoustiques à en tomber par terre avec 5 Rebecca's (acoustic)
    Ils viennent de sortir leur nouvel album « Bread and Circuses » auquel je n'ai pas accroché autant qu'aux deux précédent « Which Bitch » sorti en 2009 et « Hats off To The Buskers », qui avaient, eux, une identité plus marquée qui mélangeait musique de saloon et punk bruillant adolescent.